> Eddy Bauer est l'un des créateurs de l'Ordre National
> Neuchâtelois, avant guerre, tendance Action Française de
> Maurras. Il a été officier de renseignement pendant la
> guerre, major puis lieutenant colonel de réserve. Il est
> mort en 1972.

Sur le moment, la révélation m'a fait un choc - son oeuvre monumentale intitulée "La Dernière Guerre" étant un modèle de rigueur historienne (quoique ne traitant que la sphère militaire du conflit).

En lisant un ouvrage de Herbert R. Southworth ("La Destruction de Guernica. Journalisme, diplomatie, propagande et histoire", Ruedo Ibérico, 1975, p. 240-241), j'ai pu apprendre que Bauer avait été correspondant de guerre en Espagne dans les années 30. En août 1937, quatre mois après le raid, il effectuait une visite à Guernica. Quoique guidé par un ingénieur des travaux publics qui lui relata qu'un raid aérien avait rasé la localité, il préféra écrire que "la destruction de la malheureuse petite ville, de même que celle d'Irun le 4 septembre dernier, doit être attribuée dans son ensemble aux anarchistes, qui combattaient aux côtés des nationalistes basques, et ceux-ci, avec une vilénie que l'on s'abstiendra de qualifier, se sont servis du crime de leurs alliés pour en accabler leurs ennemis" (Eddy Bauer, "Rouge et Or", Attinger, Paris, 1938, p. 69, cité dans Southworth, p. 241). Bauer alla même jusqu'à qualifier les principaux témoins du drame d'"imaginaires", contribuant à accréditer une propagande franquiste guère cohérente au demeurant, sauf sur un point : Franco n'a pas ordonné de détruire Guernica.

Il m'intéresserait donc assez d'en savoir plus sur les compromissions d'Eddy Bauer dans l'extrême droite - on le disait maurassien, non ? - avant et après la... "dernière guerre".