Bonsoir,
Il semble bien que l'épuration économique fut beaucoup plus nuancée que l'épuration politique. Le mérite - si l'on peut parler de mérite - en revient aux Commissions interprofessionnelles d'épuration chargées d'instruire les dossiers. Ces commissions ont émis des jugements nuancés en tenant probablement compte des contraintes économiques... celles du passé sous la pression allemande et celle du futur pour ne pas hypothéquer la relance économique.
Les commissions interprofessionnelles fonctionnèrent jusqu'en février 1951. L'historien Robert Aron mentionne que 1.538 dossiers furent instruits et que des sanctions furent prononcées dans seulement 11% des affaires qui furent soumis aux commissions.
Pour les amateurs de détails voici la liste récapitulative, établie à l'intention du gouvernement de l'époque, du nombre d'affaires, par catégories professionnelles, sur lesquelles les commissions ont statué:
Antiquaires: 125
Editions: 113
Spectacles: 46
Assurances: 23
Banques: 196
Chimie, carburants: 115
Commerce: 218
Industries diverses: 245
Travaux publics: 457
Total: 1.538
Proportionnellement aux autres secteurs d'activités, il est curieux de constater le nombre d'antiquaires poursuivis. Il est vrai que les Allemands étaient friands de vieilleries mais tout de même! Pour satisfaire ma curiosité, l'ouvrage de Renaud de Rochebrune et Jean Claude Hazera donne-t-il une explication à cette propension d'antiquaires poursuivis pour des faits de collaboration économique?
Bien cordialement,
Francis. |