La démarche d'Henry Rousso et des ses collègues de l'Institut d'Histoire du Temps Présent est motivée par le désir de comprendre les raisons de la fixation émotionnelle et historique de notre époque sur la Seconde Guerre Mondiale, une "obsession" qui se manifeste par la recherche constante de la responsabilité de la France dans les événements. Lors de la diffusion récente d'un docu sur la mission de Varian Fry à Marseille, un autre historien de la SGM énumérait les étapes de la mémoire collective : on est passé, disait-il, du mythe gaulliste et communiste d'une France héroïque mais trahie qui s'est rachetée par la Résistance à une culpabilisation collective excessive illustrée par le film d'Ophüls "Le Chagrin et la Pitié" ou des fictions comme "Lacombe Lucien" (années 70 et début 80), pour aboutir 60 ans après les faits, à une volonté plus apaisée mais mieux affirmée de préciser les responsabilités des différents corps de l'Etat et des groupes sociaux sous Vichy. Ce chercheur ajoutait que jamais depuis 1944 on avait autant été motivé par l'étude exhaustive de ces 4 années terribles et qu'il fallait voir dans cette quête permanente le signe possible d'un deuil enfin achevé.
Que penser de cette hypothèse intéressante ?

Amicalement,

René Claude