Sur le chantier de Caluire - Jean Moulin - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Jean Moulin / Daniel Cordier

 

Sur le "chantier" de Caluire de René CLAUDE le dimanche 18 avril 2004 à 21h33

Bonsoir,

Comme l'a dit un jour Francis Deleu, dans cette affaire de Caluire, chaque nouveau livre, pour autant qu'il apporte des éléments pertinents et des hypothèses judicieuses, est susceptible de nous faire reconsidérer des positions que l'on pensait assurées. Un jour, on est sûr que c'est René Hardy qui est coupable de l'élimination du fédérateur de la Résistance (avec la co-responsabilité directe ou indirecte de certains cadres de "Combat"), mais le lendemain, on se demande si Hardy, après l'arrestation dans le train et le "contact" avec Klaus Barbie, n'a pas été instrumentalisé par un ensemble circonstantiel et contre-nature d'intérêts politiques.

Ces espaces de débats sur Livres de Guerre étant des "chantiers" ouverts, j'y dépose deux ou trois choses :
Réflexions sur Caluire :

QUI pouvait avoir intérêt, au printemps 1943 à déstabiliser gravement la RESISTANCE INTERIEURE réunie par Jean MOULIN autour de la figure symbolique de CHARLES de GAULLE qui était en train de devenir une puissance politique bientôt incontournable dans l'optique de la Libération du pays et de sa gestion après la victoire alliée.

***
A propos de JEAN MOULIN, peut-on réellement envisager que sa neutralisation ait été le résultat d'un complot antigaulliste, fait improbable, mais pas impossible en période de guerre totale, monté par les plus acharnés détracteurs alliés du chef de la France libre - américains surtout - qui auraient alors "travaillé" avec des éléments ennemis, ainsi que le suppose Jacques Baynac à la fin de son livre ?
Cette perspective donne le vertige !

Note : J'ai déjà dit que la thèse de Baynac d'un Jean Moulin reniant son gaullisme me paraissait absurde; Daniel Cordier a d'ailleurs démontré le contraire. Mais le livre de Baynac ne se réduit pas à cette thèse et il soulève d'autres questions intéressantes.

A la fin de son enquête aussi passionnante que discutable - et discutée ! -, Jacques BAYNAC aborde la question du soutien continu de l’OSS (puis de la CIA) à celui qui est le responsable de la mort de Jean Moulin, Klaus Barbie, que l’agence américaine protégea jusqu’au moment où l’ancien chef de la Gestapo de Lyon fut hors de portée des tribunaux français, réfugié en Amérique latine. (Je parle de la période qui va des années 50 aux années 80).
J’ai de la peine à croire qu’une agence peu connue pour ses principes de fidélité et d’humanisme ait couvert un petit agent de la guerre froide pour ses quelques années de service en Allemagne…
Dès 1943, les moins futés des agents du SD avaient compris que le Reich allait perdre la guerre. Comme dans l’affaire Grandclément - Dhose, Barbie a-t-il eu les moyens de prendre des contacts dès le début 43 avec des relais de l’IS ou/et de l’OSS et leur offrir ses renseignements, cela afin de ne pas insulter son avenir dans l'après-guerre ?

***

Au printemps 43, ROOSEVELT était décidé à liquider la force politique de la France combattante (mais pas la France combattante) en la personne de son encombrant et malcommode chef, ce de GAULLE qu’il en était arrivé à détester. Peut-on envisager, même si l’hypothèse est terrible que des responsables de l’OSS (Dulles) aient entrepris de faire un pacte de circonstance avec le SD par l’entremise d’agents doubles ou triples?

(Ce ne sont, je le répète que des hypothèses et des constructions à partir de nombreuses lectures contradictoires.)

On sait que jusqu’à la fin, jusqu’à l’éviction de Giraud par de Gaulle, alors que tout était joué à Alger, Roosevelt et certains de membres de son premier cercle n’acceptèrent pas la prise en main par de Gaulle et les représentants de la Résistance des organes de décision et de gestion politiques (et provisoire) dans le comité d’Alger.

A Berne, il y a l’omniprésent DULLES qui fraie avec des giraudistes, avec des éléments de COMBAT.
DULLES est en contact avec certains chefs de réseaux antigaullistes : Groussard, par exemple.
GROUSSARD
DULLES
Des chefs de l’I.S. (DANSEY)
Des giraudistes
Etc.
Toutes ces entités politico-militaires ont des membres qui sont impliqués à des degrés divers dans l'arrestation de Jean Moulin et des membres de l'AS à Caluire. (le CV d'Edmée Delétraz est très impressionnant : cette agente qui a cherché à minorer son rôle appartenait ou était en contact avec, au bas mot, une dizaine de mouvements et réseaux... !)

A cette période de Gaulle et ses collaborateurs et alliés font feu de tout bois afin de prouver leur crédibilité et leur légitimité en France occupée et dans l’Empire.

Henri FRENAY resta « gaulliste » et ce malgré des divergences de plus en plus fréquentes et profondes avec le Connétable ; il sera membre du premier gouvernement du Général. En revanche, à ce moment, il n’est plus en mesure de contrôler les cadres de COMBAT qui subissent l’influence grandissante des éléments issus de la droite dure d’avant-guerre.
BENOUVILLE est le chef de file de cette tendance antigaulliste.

Mais aussi :
GROUSSARD a un contact direct depuis Genève avec CLAUDE DANSEY, chef tout-puissant de l’INTELLIGENCE SERVICE et l’un des hommes les mieux informés dans cette guerre. (Ses archives brûleront à la fin de la guerre...)
DULLES est aussi devenu incontournable à Berne où il traite agents, informations et deals de toutes sortes…

A SUIVRE…

C'est un peu brut, mais cela résume quelques unes des questions que je me pose à la suite de la confrontation des thèses parfois les plus antagoniques quant aux motivations de groupes qui ont pu avoir un intérêt direct dans la neutralisation de Jean Moulin.

Bien cordialement,

RC
(qui a le tournis !)

*** / ***

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