Bonsoir,
Si l'hôtel du Crillon a perdu sa cinquième colonne sans que l'on ne connaisse exactement l'auteur du "forfait", la voûte de la cathédrale Notre-Dame a perdu quelques éclats de pierre sans que les auteurs ne soient démasqués.
Lorsque le 26 août 1944, le général de Gaulle, acclamé par la foule, se rend à Notre-Dame, éclate une fusillade. En différents points de la ville se répète le même scénario. "Il me paraît tout de suite évident qu'il s'agit là d'une des contagieuses tirailleries que l'émotion déclenche parfois dans des troupes énervées, à l'occasion de quelque incident fortuit ou provoqué" écrit le général de Gaulle dans ses "Mémoires de Guerre". Incident fortuit ou provoqué?
Dans une lettre à sa femme, il écrit: "... une sorte de fusillade qui n'était qu'une tartarinade... le premier coup de feu déclenche une pétarade générale aux moineaux". Le général ne manquait pas d'humour ni d'une richesse de vocabulaire digne d'un académicien. Toujours dans ses "Mémoires de Guerre", le général ajoute que ce ne sont ni des Allemands, ni des miliciens et il laisse entendre qu'il s'agit d'une "affaire montée par une politique qui voudrait justifier, grâce à l'émoi des foules, le maintien d'un pouvoir révolutionnaire et d'une force d'exception". Faut-il comprendre que le général jette implicitement les soupçons sur les communistes?
Bien cordialement,
Francis. |