Bonjour et merci de votre démarche,
Si je tiens à faire revivre cette période qui n'est pas de ma génération, c'est également en hommage aux civils qui ont vécus les horreurs de la rage japonnaise contre "les blancs d'asie".
Ma famille a subit les images d'horreur qu'Erwan BERGOT décrit dans son ouvrage "commandos de choc en indochine, 1945-1954", pages 15 à 18, chapitre 1. Elle a vécu les camps de concentrations japonnais. Ma mère, née à Cholon près de Saïgon, fut nourrie, bébé, avec de l'eau de riz à défaut de lait; sa première langue acquise fut l'anamite; c'est une petite corse aux yeux bridés, comme un pied de nez à l'histoire...
Ma grand mère, dont la précision des souvenirs m'étonnait, ne voulait pas me décrire ces images de massacres de civils. Massacres allant de pair avec la cruauté des exactions envers les militaires.
"Pour que l'histoire n'oublie pas ces civils, jai tout écris de ma main sur des cahiers d'écolier" me confiait-elle peu de temps avant son décès.
Des noms, des descriptions d'actes héroïques, d'actes de solidarité plus discrets et non moins courageux, des lieux de combats et ces images qui la torturaient...
Sa maison a disparu dans un incendie, emportant les précieux cahiers d'écolier.
Mon devoir de mémoire se fige ici, cruellement.
Pour l'anecdote : j'ai un jour rencontré un paisible pêcheur de carpes, sur les berges d'un étang corse (j'avais 15 ans). La fragile discussion entre pêcheurs placides nous a amenés à nous présenter. C'était un lointain cousin de mon père, c'était surtout le lieutenant MATTEI du 2eme BEP, celui qui poursuivit Ho Chi Min jusqu'à la frontière chinoise. Un fait de guerre relatée dans l'ouvrage de Paul BONNECARRERE "par le sang versé".
Mes fragiles souvenirs, je suis heureux de les voir vivre par le biais de ce site, véritable hommage aux hommes et non à la guerre.
Merci encore.
J'adresse un salut respectueux à Touxoua LYFOUNG,fils de Touby lYFOUNG.
