... : "(les) Allemands (...) les affectent principalement aux missions de police et de lutte anti-partisans dans les pays occupés (Balkans, Crête, front de l'Est, îles anglo-normandes)".
Ce R35 n'a pas pu avoir été affecté à une unité de combat de première ligne sur le Front de l'Est. J'ai vu de nombreux listings de matériels pour les divisions blindées allemandes en 1941-1943, et je pense que je n'aurais pas loupé la présence de "Beutepanzers" (exception faite, toutefois, des divisions blindées de la Heeresgruppe Mitte qui font flèche de tout bois avec leurs chars dès la fin de l'hiver 1941-1942 jusqu'à l'hiver 1942-1943 - mais je ne pense pas qu'il y ait eu de chars français de récupération quand même, seulement des chars tchèques 35(t) et 38(t), ou des PzKpfW II et III à canon court maintenus en activité plus longtemps que chez leurs homologues de la Heeresgruppe Süd). Après 1943, l'obsolescence des blindés français est telle que les Allemands les plus suicidaires n'auraient pas acceptés de servir dans un tel cercueil roulant face aux unités régulières de l'Armée Rouge !
Note cependant que les B1Bis modifiés (avec leur canon de 75 remplacé par un lance-flammes) ont servi dans deux bataillons de première ligne, les Panzer Abteilungen 101 et 102, en 1941-1942, mais ce sont bien les seuls et ce sont des blindés très spécifiques...
Par contre, de nombreux véhicules de récupération ont été utilisés dans la lutte antipartisans et pour maintenir l'ordre sur les arrières des troupes combattantes. La photo me semble illustrer un de ces véhicules attachés à une Sicherungs Division quelconque en service sur le Front de l'Est (pour 1941-1942, tu as les 207., 213., 221., 281., 285., 286., 403., 444. et 454. Sicherungs Divisionen).
Or, il est arrivé que ces divisions se retrouvent en première ligne par la force des choses (cas typique : la 281. Sicherungs Division à Kholm en 1941-1942 ou la 454. lors de la deuxième bataille de Kharkov en mai 1942, ou encore la 213. lors de la troisième bataille de Kharkov en janvier-mars 1943). Mais d'une part c'est un accident et une coïncidence (les divisions de sécurité ne devaient pas avoir beaucoup d'engins de ce type sous leurs ordres dans tous les cas, et elles ne se sont pas retrouvées toutes en première ligne !), et d'autre part la probabilité est faible que ce char ait eu à affronter les Soviétiques "réguliers"...
Loic Bonal |